Opération de 12 logements sociaux et d’un local commercial en pierre massive
Ce bâtiment d’angle incarne une prise de position, autant qu’un jeu, sur les questions essentielles de la matérialité, de la lumière, de l’échelle et des proportions. Remplaçant une ancienne maison par la figure de proue qu’attendait le carrefour, le nouvel immeuble est très simplement composé d’un corps principal à l’alignement et d’un attique en double hauteur, référence explicite aux ateliers d’artistes qui ont fait la réputation du Boulogne moderniste. Inscrit dans un environnement hétérogène de constructions d’époques variées, le bâtiment adoucit les contrastes et tisse une relation forte et apaisée avec l’histoire architecturale Boulonnaise. Il propose un travail approfondi sur la matérialité, une vision contemporaine et poétique d’un simple appareillage de pierre, où l’expression directe de la structure est magnifiée par les jeux d’ombre que procurent les plissures et les modénatures de la façade. Des dispositifs élémentaires et suffisants pour produire un maximum de sens et de qualité. Le projet réinterprète ces fondamentaux dans une perspective d’écologie pragmatique, avec comme boussoles l’économie de moyens, la juste mise en oeuvre de la matière, et la qualité climatique des logements.
DÉMARCHE ENVIRONNEMENTALE
La pierre porteuse contribue significativement au confort d’été des appartements par sa massivité et sa forte inertie. Ceux-ci sont par ailleurs bien ventilés car tous traversants ou d’angle. Ils disposent également d’efficaces protections solaires grâce à des persiennes qui se replient dans les tableaux de pierre. Issue de la carrière du Clocher, à Bonneuilen-Valois dans l’Oise, la façade en pierre porteuse améliore nettement le bilan carbone de la construction autant qu’elle augmente l’économie régionale. Certifications RT 2012 -20%, NF Habitat HQE.
INSTALLATION PHOTOGRAPHIQUE
La cascade est une oeuvre issue d’une vaste série d’images inspirées à Sandra Rocha par la lecture des Métamorphoses d’Ovide. Un travail photographique de longue haleine où les dieux s’incarnent en humains, en animaux non humains, en plantes ou en éléments naturels. Cette cascade coule aux Açores, l’île natale de l’artiste. Et son image subit à son tour une métamorphose, en devenant une protection murale en céramique dans le hall d’un immeuble de logements sociaux à Boulogne-Billancourt, ville où l’artiste a élu domicile. Dès les premières discussions autour du projet architectural, Sandra Rocha a mis au centre de ses préoccupations les habitants de l’immeuble, en imaginant leurs allers et venues quotidiennes, et en questionnant quelle pouvait être la place légitime d’une image dans cet immeuble. Si la thématique de l’eau s’est vite imposée, l’idée de la faire couler sur toute la hauteur du mur du hall est apparue progressivement. In fine, l’image, sa taille, sa position, sa matérialité, s’imposent comme autant d’évidences, et cette cascade à la fois discrète et immanquable, insuffle dans la séquence d’entrée une dimension aussi poétique que ludique.
- Programme : 12 logements sociaux et un local commercial
- Client : I3F
- Localisation : Boulogne-Billancourt
- Surface : 917 m² SDP
- Coût travaux : 2,4 M HT
- Calendrier : études 2020 ; chantier 2021 – 2023
- Performance environnementale : RT 2012 -20% ; NF Habitat HQE
- Equipe : Architecte Mandataire, Atelier Martel ; BET Structure, EVP ; BET Fluides & Environnement, Espace Temps ; Economiste, Philippe Colas
- Artiste : Sandra Rocha
- Autres intervenants : s.o.
- Crédits : Photographies , Jad Sylla